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 your pride has built a wall | Silas&Alvin

Alvin W. Byrd
Alvin W. Byrd
‣ Messages : 62
‣ Points : 236
‣ Age : 39
‣ Emploi : Jack of all trades, master of none.
‣ Situation amoureuse : Papillonneur. Séparé depuis quelques mois du dernier type avec qui il était en couple et avec qui il a vécu. Romantique chronique. Collectionneur de friendships with benefits. Oui. It's a mess.
your pride has built a wall | Silas&Alvin EmptySam 19 Nov - 11:26

Les jours se suivaient et se ressemblaient vachement quand même, sauf si on était du genre pas trop regardant et qu’on considérait que changer de temps en temps d’alcool de prédilection suffisait à faire la variété. Mais bon - probablement que ça aussi, Alvin Byrd était le seul à le faire. Au moins, le temps avait fini par s’adoucir un petit peu sur New York (oui, il avait touché le fond au point d’en commencer à se morfondre sur le temps et à espérer des éclaircies pour éclaircir son moral aussi - pas de commentaire, merci), et, comme prévu, il s’était démerdé pour claquer la non-porte de son boulot au Wollman Rink deux jours pétants après avoir décrété sa démission imminente. Il supposait que c’était une chose positive (right?), après tout, il avait le chômage productif. Si par productivité on pouvait entendre la création d’une toute nouvelle forme de vie à base de ce qui traînait dans son frigo depuis plusieurs mois, et deux semblants de sculpture un petit peu douteuses qui traînaient fièrement au même rang que les vieux colliers de nouilles chez ses parents dépassés. Ouais. Probablement pas.
Mais il se faisait chier comme un rat mort, et quand il se faisait chier comme un rat mort il tournait dangereusement en rond. C’était rarement une bonne chose. Même, en général, c’était le moment où il commençait à faire des conneries. Il était prêt à parier que, à ce stade, sa soeur attendait, quelque part entre l’appréhension et l’impatience, l’annonce de sa prochaine lubie (« Everything’s possible. Pokemon Go, Nietzsche, binge-watching of Nickelodeon, french poetry, a new youtube channel, i don’t know, i really don’t know and i’m fucking terrified » qu’elle lui avait dit, un jour, en frottant vigoureusement le fond d’un verre avec un torchon derrière le comptoir de son bar « Stop doing that to me, I just can’t handle it anymore! »), ou, pire encore, l’annonce de son prochain job (Il songeait à redevenir fleuriste - tout en sachant pertinemment que ça non plus ça ne durerait pas longtemps, il avait déjà appris le langage des fleurs, il avait déjà emmagasiné toutes les infos possibles et imaginables, et bordel, à terme il n’avait vraiment pas la main verte, donc ouais, peut-être que redevenir fleuriste n’était pas une idée si brillante). Et pour le reste? Et bien, il avait laissé son rythme de sommeil re-partir joyeusement en sucette. Et, oui. Il sortait tous les soirs. Sûrement que les deux informations étaient liées.
Il aurait eu tort de s’en priver (enfin, probablement pas - mais il y avait des vérités qu’il n’était pas encore tout à fait prêt à entendre, même à trente-deux ans), après tout. Au moins, ça lui permettait de se vider la tête. C’était confortable et efficace - au moins jusqu’à l’instant auquel il se mettait à vomir ses tripes ou rouvrait un oeil, inconfortable au possible dans un poste de prison. C’était sa forme de routine à lui, sa préférée, même, une solution à tous les problèmes au fin fond d’un verre et en avant la musique, tout ça tout ça. Le plus beau dans cette histoire, c’était probablement qu’il avait toujours quelqu’un pour le seconder dans ces vastes initiatives. Une ribambelle de types et de meufs aussi cons que lui, le genre qui avaient répondu « présent » quand il s’était fait larguer et joyeusement accepté de venir lui payer verre sur verre avant de lui taper vigoureusement dans le dos et le mettre dans un taxi. Le genre qui ne disait jamais non à une petite bière de plus, aussi. Le genre qui savait qu’il n’était pas non plus du genre à dire non.
Tout ça tout ça.

Il n’avait jamais eu une grande passion pour l'extrémité supérieure de Manhattan. Genre, vraiment pas. Parfois, en ouvrant de grands yeux et en agitant ses mains dans un geste de fantôme menaçant, il appelait le nord le « Noooooord », avec plein de O, parce que ça faisait un petit peu peur tout de même. Son coeur de gamin de Brooklyn n’avait jamais pu passer outre ce que le collège lui avait enseigné, à savoir que Harlem et le Bronx essayaient de se la jouer plus dur à cuire qu’eux mais ils n’allaient pas les laisser gagner non plus, hein - et il savait que ces rivalités puériles (et unilatérales) n’avaient plus de grandes raisons d’être à son âge, mais c’était juste plus fort que lui. Il y avait aussi un élément Silas à la chose, aussi, probablement, ouais, fallait être honnête. Peut-être qu’une partie de lui avait décidé de couper New York en deux post-rupture, comme d’autres se partagent les bars, les amis, les meubles et les animaux de compagnie. Peut-être qu’une partie de lui, aussi, surtout, ne voulait plus penser au temps qu’il avait passé ici (avec toute la mauvaise volonté du monde, mais tout de même, il avait passé du temps ici) avec lui. Il y pensait ce soir-là en passant la porte du bar - comment le monde entier le prenait un petit peu à rebrousse-poil. Il avait essayé de convaincre Elie que c’était une mauvaise idée à l’instant auquel Elie lui avait envoyé un message pour lui proposer de boire un verre (et puis neuf autres) ce soir - mais Elie était aussi borné, alors il avait fini par laisser tomber. Il était déjà venu au Shrine Bar une fois, et le seul souvenir suffisait à lui foutre le coeur en l’air.
C’était minable - et comme c’était minable, il fila tout droit au comptoir pour aller chercher un whisky avant même de se laisser tomber à une table. L’autre garçon n’était pas encore arrivé mais, au moins, il ne lui en voudrait probablement pas d’avoir attaqué les hostilités sans lui - c’était un mec bien.
Peut-être que c’était pas si mal, en fait, de se faire chier comme un rat mort, de laisser les jours se suivre et se ressembler, de pas chercher l’embrouille. Il sortait des sentiers battus pour traverser Manhattan (grand exotisme) et qu’est-ce qu’il gagnait pour sa peine? Une envie urgente d’aller se foutre son sa couette pour un rewatch de Princess Diaries, avec un supplément de That’s So Raven si besoin était. Au moins, l’alcool était bon. C’était quelque chose… right? Quand il regardait tout autour de lui, laissait ses yeux bondir d’élément du décor en élément du décor, presque au rythme du reggae qui venait pulser dans ses tympans, il en avait presque le vertige. Et l’envie sévère de fumer un joint. Mais ça, ça venait tout bonnement et simplement avec la musique. Une nouvelle gorgée de whisky. Au fond, peut-être que c’était juste un plan diabolique de Elie - et aussi un juste retour de boomerang pour passer trop de temps à picoler avec le frangin de son ex: l’abandonner ici, ne jamais se pointer, le laisser crever dans les souvenirs, et enfin ne plus jamais l’entendre parler des regrets de sa vie en beuglant Still loving you. A ce stade, plus grand chose de l’aurait étonné.
Sauf peut-être voir Silas passer la porte.
Est-ce que Silas venait de passer la porte?
Il entendit le rire nerveux qui s’échappa de sa bouche avant même de réaliser pleinement qu’il en était à l’origine - quelque chose comme un long ricanement sec qui agitait sa gorge dans des mouvements un petit peu piteux, jusqu’à l’en faire renverser lentement la tête en arrière pour l’appuyer sur le mur le plus proche. Il avait fermé les yeux dans l’espoir de juste avoir une tumeur au cerveau qui tirerait sur ses globes oculaires mais, quand il les rouvrit, Silas était toujours là, alors il ricana un petit peu plus fort encore. Non, non, si vous vous posiez encore la question: il n’avait pas eu le temps de se remettre de l’entrevue à Wollman Rink, et probablement qu’il n’en aurait jamais le temps. Son ego saignait encore à grosses gouttes. Son ego, aussi, n’était strictement pas faits pour ça. Il voulait juste que… Elie se pointe. Ca serait bien, ça, que Elie se pointe. Au lieu de juste voir Silas qui le regardait, un petit peu plus proche de lui à présent, jusqu’à ce qu’il se sente obligé de souffler au milieu des piteux ricanements « Breathe. I’m not here for you. It’s okay. No Wollman Rink, part II: the revenge of the ice-skate here. I was supposed to see your brother and he’s late. », les deux mains levées en signe de formelle démission de l’existence. Est-ce qu’il disait ça pour Silas, ou est-ce qu’il disait ça pour lui-même? Pour lui-même, en premier, probablement - même si both is good. Un coup d’oeil à une horloge, suspendue au mur - Elie était en retard, officiellement depuis trois minutes. Un nouveau petit coup de rire nerveux. Il avait conscience de la présence de Silas plus qu’il la voyait, la tête légèrement roulée sur le côté, mettant un point d’honneur à ne pas le regarder en face pour ne pas se mettre à rire encore plus fort: il ne manquait plus que cela, à ce stade, avoir l’air d’un demeuré.
Et putain, si Elie pouvait se pointer, ça lui sauverait la vie.
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Silas Dunn
Silas Dunn
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‣ Emploi : danseur étoile qui n'a pas eu le rôle principal de casse-noisette - a préféré être danseur dans la comédie musicale Chicago
‣ Situation amoureuse : célibataire depuis six mois, compliqué as fuck, pas pressé de se recaser
your pride has built a wall | Silas&Alvin EmptySam 19 Nov - 11:36


Il fallait l’avouer, ces derniers temps, Silas était d’une bonne humeur de merde. Le genre d’humeur qui ne donne clairement envie à personne de te parler. Le genre d’humeur bien dégueulasse et alarmante dont personne ne voudrait être témoin. Et il fallait être honnête, cette humeur, Silas l’avait de plus en plus ses derniers mois. Pourtant, en temps normal - qu’est ce que ça voulait dire, temps normal hein ? - Silas n’était pas exceptionnellement caractériel. Il était plutôt du genre à ne pas faire de vague et ça se laisser porter. On pouvait plus facilement lui reprocher de donner l’impression d’en avoir rien à foutre plutôt que d’être un fou lunatique aux humeurs désagréable. Non, ce genre d’humeur il ne l’avait pas eu depuis… Facilement le lycée. Et ses frères et soeurs en riaient bien volontiers, parce que Silas à l’adolescence avait quelque chose de terriblement drôle et pourtant terriblement agaçant, mais au final ça commençait à leur taper sur le système. Enfin, ça dépendait de qui. Rebecca, avec son éternelle douceur, et parce qu’elle était celle qui ressemblait le plus à Silas, comprenait, et semblait rester parfaitement perméable aux éclats et bouderie de son grand frère. Au mieux, elle lui donnait une tape dans le dos quand elle trouvait qu’il en faisait trop, au pire elle roulait des yeux. La technique marchait bizarrement bien, parce que souvent, en ayant l’impression de se voir dans un miroir, Silas se calmait. Elie quand à lui pratiquait la technique de l’évitement. Il n’abordait aucun sujet qui risquait de le fâcher, et passait le plus clair de son temps à raconter des conneries, pour « détendre l’atmosphère ». C’était efficace à peu près une fois sur dix, le reste du temps il se prenait des remarques qui était probablement destiné à Alvin en premier lieu. Et pour la première fois de sa vie, il se mit à détester être du même genre que l’ex de son frère. Mais celle avec laquelle c’était le plus problématique - Abigail ne vivant plus à la maison et donc évitant soigneusement la confrontation avec Silas - c’était avec Salome. Salome qui n’avait jamais peur d’entamer un combat avec son grand frère. Les voix s’échauffaient, et systématiquement Salome gagnait la joute verbale - à son plus grand plaisir, et au plus grand déplaisir de Silas. L’affaire finissait toujours par rendre Silas d’encore plus mauvaise humeur, parce que s’il avait bien une chose qu’il avait toujours détesté qu’on lui fasse, c’était qu’on lui dise quoi faire, ou qu’on le juge. Et en ce moment, Salome faisait les deux, à tord ou à raison. Et souvent Silas se mettait à détester d’avoir une soeur aussi intelligente. Parce qu’elle tapait souvent juste. Et que oui, revoir Alvin l’avait mis sur les nerfs. Il n’était pas préparé pour ce genre de situation et il était un handicapé sentimentale. (Il était en revanche absolument pas d’accord sur le faite que discuter avec Alvin changerait quoique ce soit, là était d’ailleurs leur plus grand sujet de dispute) Et bien sûr, le faite que son emploi du temps soit allégé ses derniers temps, parce qu’il n’y avait clairement pas la même exigence pour être la tête d’affiche d’un ballet et un danseur secondaire dans une comédie musicale, l’agaçait encore plus. Il ne faisait plus assez de sport à son goût, et ne brulait pas assez les mauvaises pensées - parce qu’il n’avait de toute façon pas beaucoup de calorie à bruler.

Alors oui, lorsqu’Elie lui avait proposé de boire un verre à Harlem, il avait d’abord haussé les sourcils « Oh… now you want to have a drink with me ? » avait-il soufflé, un peu perturbé par la tournure des évènements à la suite d’un énième déjeuner qui avait frôlé le catastrophique. Elie avait faillit s’emmêler les pinceaux avec… no fucking idea… mais parfois Elie était comme ça, on sentait que ses idées se prenaient un mur, et qu’il peinait à rebondir. Il avait finit par souffler « You need this, a night drinking with me, maybe being stupid again… away from Salome negativity. » le regard de Silas avait commencé à s’adoucir à nouveau. Peut être qu’il avait raison. Peut être qu’il avait juste besoin d’être stupide. Souvent, Silas se disait qu’il avait grandit trop vite. Il avait été très con, puis il s’était mangé un mur de responsabilité et s’était rangé soudainement. Est-ce que ça lui manquait de ne pas finir au poste une semaine sur deux ? Non, pas vraiment, et au moins la dessus ses frères et soeurs étaient toujours là pour lui rappeler à quoi ressemblait l’intérieur d’une cellule du poste de police. Mais oui, parfois être un adolescent stupide lui manquait un peu. Mais il n’avait plus franchement l’âge. M’enfin, peut être que si Elie proposait. « The Shrine bar got this amazing live music live. Awesome band. Come on ! When was the last time ? » il avait ricané, et Silas avait voulu lui coller un coup derrière la tête « Not so long ago asshole » il avait rit aussi, et s’était fixé. Elie avait détalé rapidement, lui disant qu’il lui enverrait un sms pour les détails.

Silas était à l’heure, ou presque, mais bon pour aller boire un verre avec Elie il n’avait pas non plus besoin d’être la pile à l’heure. Il y avait fort à parier que son petit frère finirait par être en retard. Ce n’était pas comme s’il le connaissait comme s’il l’avait fait, mais un peu quand même. Il avait claqué la bise à la serveuse qui l’avait accueillit à l’entrée, avait enchaîné des banalités « Elie’s not here yet ? » hochement négatif de la tête « I’ll wait for him at the bar » il souffla dans un sourire avant de s’enfoncer plus profondément dans le bar en direction du comptoir. Il salua plusieurs personne, et fit de son mieux pour chasser son humeur de sa tête et avoir cette même humeur joviale et sociale qu’il savait avoir la plus part du temps. Après tout, s’il était là c’était pour être le même adolescent stupide et very, very easy going, qu’il avait pu être au lycée. Il pouvait le faire, si seulement Elie se donnait la peine de se pointé. Il avait pas encore atteint le barman pour lui demander un verre qu’un rire franchement fort attira son attention. C’était le genre de bruit un peu grinçant qui obligeait n’importe qui à se retourner. En voyant Alvin, Silas cligna plusieurs fois des yeux. Seriously ? Il le faisait exprès. Ce n’était pas possible. D’abord Wollmann Rink, qui quand même était un endroit pour Silas avant d’être un endroit pour Alvin. Mais maintenant Harlem ? Est-ce que lui allait boire à Brooklyn ? Non ! Chacun son côté de New York et tout le monde se porterait mieux. Il se rapprocha rapidement, avec la ferme intention de… de faire quoi au juste ? De s’énerver prodigieusement et de potentiellement lui en mettre une ? Pas son genre, enfin, c’était définitivement le genre de Silas adolescent, mais il n’allait pas commencer à frapper Alvin. Il s’arrêta net en le voyant lever ses mains. Est-ce qu’Alvin avait lu dans sa tête et s’était senti menacer ? Il arqua un sourcil en l’entendant parler d’Elie. What the fuck ? Il fusilla Alvin du regard, moyennement convaincu par son histoire « funny… I was suppose to meet up with Elie. » il souffla en grinçant des dents. Si Alvin avait harceler Elie pour que ce dernier lui file un rendez vous ou il serait sur de voir Silas s’était tordu. Mais si Alvin mentait, il mentait bien. Dans le doute il prit son téléphone et composa le numéro de son frère. Sonnerie. Sonnerie. Est-ce que son frère venait de lui raccrocher au nez ? « oh son of a bitch. » il souffla entre ses dents. « motherfucker » il jeta son portable devant la table qu’occupait Alvin et cracha sèchement « Elie’s not coming. » Enfin à moins d’un miracle. Mais si Alvin disait vraiment la vérité - et Silas avait un léger doute, surement parce qu’il préférait penser qu’Alvin était suffisamment pitoyable pour essayer de le pourchasser plutôt que son frère lui avait tendu ce vil piège - alors Elie n’avait probablement jamais eu l’intention de venir. Il partit en direction du bar, abandonnant son portable avec Alvin, et revint avec un verre d’alcool fort « I really hope you’re not lying about this… ‘Am not in the mood to play » il souffla avant d’avaler une longue gorgée de son verre. En tout cas c’était raté pour avoir le Silas easy going de son adolescence.
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Alvin W. Byrd
Alvin W. Byrd
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your pride has built a wall | Silas&Alvin EmptySam 19 Nov - 21:26

C'était simple: il faisait confiance aux gens, Alvin. Il leur faisait confiance tout le temps. Il était tout à fait du genre qui suivrait une toute nouvelle rencontre dans une ruelle sombre après avoir picolé et finirait par se réveiller dans une baignoire remplie de glaçon avec deux reins manquants et une sérieuse déposition à faire à la police - il n’y avait pas un poil de mauvaise vision du monde dans sa petite tête, et il aurait joyeusement pu dire qu’il pensait que l’homme était foncièrement bon et aimable (Hitler étant une exception. Probablement.) sans même sourciller. On lui disait de faire un truc et il le faisait, intimement persuadé qu’il y avait derrière tout cela une logique qu’il n’avait juste pas encore pigé. On lui proposait quelque chose, il venait. On tentait de le prendre au piège, et il tombait tout droit dedans, sans même prendre la peine de se cramponner aux bords. Elie avait beau lui avoir collé un poing dans la gueule cinq minutes max après leur toute première rencontre, il lui faisait confiance tout de même. Non, il ne s’était douté de rien - genre, strictement rien. Et même à la première déclaration de Silas, il se contenta de lever un sourcil, toujours sur la fin de son long ricanement nerveux, l’air de se dire que damn, ce gamin avait des petits soucis d’emploi du temps quand même, il devrait se mettre au bullet journal.
Et ses épaules s’agitaient fébrilement sous le coup des dernières petites poussées d’hilarité, encore, et encore, et probablement que ses nerfs allaient finir par céder net à ce rythme là - mais Silas tentait de joindre son petit frère et tout à coup c’était la chose la plus drôle et ridicule qu’il aie vu de sa vie. A ce stade, non, la réalité de la situation ne lui était pas encore tombée sur le coin de la gueule, tout le guet-apens n’avait pas été pleinement intégré, il y avait simplement des touches d’incompréhension et de confusion - l’impression d’être pris tout entier dans une vaste et stupide blague, sans aucune chance d’en sortir de sitôt. Et puis, un juron, puis un autre, et il leva les deux sourcils, perplexe, avant de ricaner à nouveau - cette fois-ci, peut-être bien qu’il y avait une trace de moquerie, l’air de rien. De fascination aussi. Il avait toujours trouvé une forme de décalage spécialement savoureux entre l’apparence de Silas, souvent froide, souvent impeccable, son élégante allure de danseur d’une part et, de l’autre, la façon dont il pouvait bien se saper parfois et le genre de vocabulaire qui sortait tout naturellement de sa bouche. Enfin, ce n’était pas non plus comme s’il pouvait critiquer ou se plaindre. S’il y avait un cliché qu’il avait bien chopé de Brooklyn, c’était l’utilisation de « fuck » et autres joyeusetés comme d’une ponctuation - assez pour faire répéter des « Language, Alvin! » à sa mère, auquel il répondait inévitablement d’un plaintif « But Maaaa! », parce qu’il n’avait aucune défense prête pour se genre de situation… alors ouais, il fermerait sa gueule. Bref. A la sentence finale, le « Elie’s not coming » plus grogné que prononcé, il leva un sourcil perplexe « What do you mean, Elie’s not coming? » Ce qui était vachement positif dans cette histoire, c’était qu’il avait fini par cesser de ricaner comme un con - il avait comme le sentiment que Silas, Silas qui d’ailleurs venait de balancer son portable sur la table pour aller chercher un verre au comptoir, finirait par lui coller son poing dans la gueule s’il continuait à se marrer comme un demeuré. Même s’il se marrait comme un demeuré parce que sérieusement, à ce stade d’ironie du destin, il n’y avait probablement plus que cela à faire de toutes façons.
Il resta longuement là, le cul entre deux chaises, alors que Silas disparaissait comme il était venu. Ses yeux rivés sur le portable, un pli soucieux sur le front, il tentait d’évaluer la situation et de piger ce qui était en train de se passer, en vrai. L’idée d’un guet-apens commençait à percer à l’horizon - c’était pas trop tôt - mais elle semblait encore douteuse. L’idée de la vaste blague survivait, mais certains auraient pu argumenter que Silas n’avait pas des masses d’humour, ou tout du moins pas avec ça. Mais au fond, il y avait surtout une question, la plus importante du lot, suggérée par le portable: est-ce que Silas comptait s’assoir avec lui? Parce que nope, il n’était pas tout à fait près pour ça - à la grande surprise de absolument personne. Ca voulait pas dire qu’il allait l’envoyer chier, non plus, hein, c’est pas parce qu’elle aime la nature qu’il faut pousser mémé dans les orties, mais… quand même.
Et puis la réapparition de Silas, qui se laissa tomber dans la chaise d’en face.
Pendant quelques secondes, il le regarda avec de grands yeux horrifiés - et quelqu’un de spécialement observateur aurait même pu ajouter qu’il avait toutes les caractéristiques d’un cerf pris dans les phares d’une bagnole. Y compris la certitude d’une mort imminente. Un silence. « I’m not lying. I don’t know what you’re talking about. Now I’m scared. And… are you ever in the mood to play, to be totally honest? » Il avait curieusement segmenté ses phrases, comme un type qui répond à un interrogatoire dans les règles au poste de police - même si, d’ordinaire, au poste de police, il était vachement moins bien structuré que ça. Une gorgée de whisky - il se rendit compte qu’il gardait le cou bizarrement raide et le dos aussi, et en avait probablement l’air le moins détendu du monde. Il déglutit laborieusement, souffla « I swear, I didn’t do anything. », les yeux un petit peu plissés « And I’m really confused. And still traumatized from last time. » Une moue - il pencha légèrement la tête sur le côté en ajoutant dans un rire « Which is normal since I’m pretty sure that shit scarred me for life. » S’il cherchait à faire pitié? Nope. Probablement pas. Enfin, il n’essayait jamais vraiment, et parvenait bien souvent à ce résultat quand même. Disons juste que dans la confusion, il faisait ce qu’il pouvait pour s’en sortir. Lentement mais sûrement, il entama de détourner un peu des yeux pour ne plus voir Silas, but à nouveau. Bien. Bien. Un pas de plus vers la survie tant recherchée. « So, yeah. What do you mean, Elie’s not coming? » qu’il répéta du bout des lèvres - parce que putain, oui, il comptait toujours sur la venue de Elie. Jamais il n’avait daigné l’imaginer en super-héros, avec la petite cape et tout, mais, maintenant que c’était fait, ça lui seyait quand même pas mal.
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Silas Dunn
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your pride has built a wall | Silas&Alvin EmptyDim 20 Nov - 10:21

Si quelques minutes plus tôt l’humeur de Silas avait encore eu des chances de s’améliorer, ou du moins de régresser suffisamment pour se suspendre le temps d’une soirée, c’était terminé. Il ne pouvait encore être sur de rien - parce que la présomption d’innocence était quelque chose d’important. Mais du point de vue ou il se plaçait il y avait trois options, et seulement trois options à cette situation rocambolesque et agaçante. Première, Alvin avait fait son Alvin et pour une raison inconnu avait forcé une rencontre plus ou moins impromptue avec l’aide d’Elie. Mais à bien y réfléchir, ce n’était pas vraiment son genre. Oui, quand on y regardait de plus près, Alvin avait parfois un adorable côté de charmant harceleur. Enfin avant qu’ils commencent à sortir ensemble, Silas avait du supporter les fleurs tous les jours, les petits mots, puis les textos, les rencontre impromptue mais planifiée dans des bar etc. Il ne s’en plaignait pas, il ne s’en était jamais plaint sérieusement. C’était un fait, lorsqu’Alvin voulait quelque chose, il était du genre à s’accrocher et à ne pas laisser tomber avant de se prendre un râteau monumental. Mais voilà, dans ce genre de cas Alvin se débrouillait souvent tout seul. Il n’avait pas besoin d’entrainer Elie dans ses magouilles. De plus Elie n’aurait jamais accepté de se faire entrainer dans ses magouilles. Il espérait en tout cas, sinon il n’avait plus fois en l’humanité. Deuxième, Elie était un abrutit et avait effectivement planifié les deux évènements sans se rendre compte qu’ils étaient tous les deux en même temps et au même endroit. Mais alors là, Silas n’y croyait pas du tout. Certes, Elie était parfois un peu tête en l’air, et ne réfléchissait pas toujours à ce qu’il faisait. Mais pour une erreur c’était incroyablement bien chronométré. Plus, dans ce cas là, rien expliquait le faite que son téléphone soit été. Et qu’on ne lui dise pas « plus de batterie » c’était un truc qui n’était plus tolérable depuis le début des années 2000. Tout cela menait donc à la troisième et malheureusement plus plausible hypothèse, le guet-apens. Et c’était cette idée qui s’imposait de plus en plus comme la seule et l’unique réalité qui le mettait en rogne. Pas contre Alvin - pour une fois - parce que le pauvre n’avait rien fait, et avait d’avantage l’air de s’être fait renversé par une voiture, un camion même. Mais contre son frère, ou plutôt contre sa soeur - ou même les deux, parce que oui, Silas n’était pas dupe, si guet-apens il y avait, Elie ne s’en était pas occupé tout seul. D’ailleurs, si guet-apens il y avait, Elie n’avait été au pire que le simple exécuteur de la blague. Pas qu’il ne croyait pas dans les capacités de manipulateur de son frère. Juste que ce n’était pas franchement son genre. Si Elie avait voulu rassembler Silas et Alvin dans une même pièce, Silas n’avait aucun doute sur la manière qu’il aurait employé. Il aurait invité Alvin à une soirée, ils se seraient bourré la gueule et Elie aurait frappé Alvin. Ils auraient finit au poste de police et Elie aurait appelé, comme d’habitude, Silas, le mettant une fois arrivé devant le fait accompli. Donc bref, ce genre de truc un peu élaborée, avec deux rendez vous, un bon paquet de mensonge, n’était pas exactement son genre. C’était nettement plus le genre de Salome. Et il en venait à se demander ce qu’elle avait pu promettre à Elie pour qu’il marche avec elle.

« I mean he’s not coming. » il souffla en roulant des yeux vers Alvin. Come on, catch up. « He ditched us the fucker. His phone’s off. » Come on Alvin, work it off. 

Bref, ça pédalait à fond dans sa tête et il voyait rouge. Il hésitait entre déguerpir directement d’ici, aller trouver Elie et effectivement lui mettre son poing dans la figure, ou boire jusqu’à devenir vraiment con - après tout c’était le plan à la base. La question de ce qu’il allait faire avec Alvin aurait du se poser à un moment dans tout ça. Après tout, si c’était effectivement un guet-apens - et honnêtement à ce point il n’y avait plus vraiment de doute - il avait été fait pour que Silas et Alvin se retrouvent et parlent. De quoi ? Silas n’en savait fichtrement rien. De la pluie ? Du beau temps ? De l’approche de Thanksgiving, de Noël et de tout le bordel ? Oh de leur rupture peut être ? Génial comme sujet de conversation, franchement qu’est ce qu’ils pouvaient en dire ? « It’s sad. We were great together… » « yeah… » « yeah… » « well see ya. » Non franchement, ils n’avaient rien à se dire. Silas n’avait rien à dire. Surtout pas dans cet état ou chaque goutte de son sang était entrain d’entrer en ébullition et menaçait de sortir par ses pores. Alors Silas ne savait pas trop, à quoi s’attendaient-ils en faisant ça ? Quel sens ça avait ? Mise à part celui de l’agacer prodigieusement, ou d’essayer de lui faire comprendre que ses derniers temps il avait été bien chiant. Mais ils croyaient quoi ? Qu’il ne s’en rendait pas compte lui même qu’il était insupportable. Jusqu’à preuve du contraire, c’était lui qui vivait du matin au soir avec son humeur catastrophique, pas eux. Il finit son verre en deux gorgées. Sans doute avait-il déjà décidé de ce qu’il allait faire. Sans doute voulait-il boire jusqu’à ne plus rien sentir. Ni la colère, ni la tristesse, ni la confusion, rien du tout. Il ne voulait pas ressentir autant de colère envers Alvin qui n’avait strictement rien fait. Il le voyait. Alvin n’aurait pas été capable de lui mentir aussi bien. Ou alors ça remettait en question leur trois ans de relation. Et ça Silas n’était pas près à le faire. Il le fusilla quand même du regard « Piss off » il martela « I’m fun sometimes. » nouveau coup de revolver. Il n’était pas d’humeur à essuyer des pots cassés ou à se faire traiter de vieux con. Il était pas d’humeur pour grand chose il fallait avouer. Il arqua un sourcil « I traumatize you ? » il souffla, le visage sec et fermé, retenant toute la colère de juste exploser. Il espérait honnêtement qu’Alvin disait pour…. il ne savait pas, se foutre de sa gueule, ou alors faire la drama queen. C’était son genre aussi. Parce que ça n’avait jamais été le but. Contrairement aux apparences, Silas n’était pas un monstre. « And come on Alvin… You’re smarter than that. » il souffla agacé. « Elie’s not coming because he wasn’t going to. » il soupira « Two dates at the same time and place with the two of us ? Come on ! He is not that stupid either. » Il aurait pu dire que c’était sa faute. Qu’il avait peut être un peu trop ruminé depuis leur rencontre à Wollmann Rink, mais non, plutôt crever.
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